Les anecdotes de nos étudiants en Master
Avant de partir en vacances de fin d’année, nous avons proposé un concours à nos étudiants en master.
Consigne : « Racontez-nous une anecdote liée au monde maritime vous concernant selon 3 thématiques : En naviguant, Ou pendant votre formation,Ou pendant vos vacances en bord de plage.
La plus drôle se verra récompensée d’un petit cadeau où que vous soyez dans le monde.»
Un grand bravo à l’ensemble des participants et merci de nous avoir partagé ces merveilleuses anecdotes ! Ce fut un plaisir de vous lire !
Lors de mes vacances en bord de la plage d'Assinie (côte d'Ivoire), j'ai décidé de tenter le paddle, pensant que ma maîtrise des simulations maritimes se traduirait naturellement par des compétences exceptionnelles sur l'eau.
Cependant, la réalité était tout autre. À peine avais-je réussi à me mettre debout sur la planche que j'ai perdu l'équilibre de manière spectaculaire, tombant à l'eau avec un grand éclat.
Pour couronner le tout, un oiseau a décidé de s'installer gracieusement sur la planche de paddle comme si elle se moquait de ma tentative désastreuse. Les vacanciers sur la plage ont applaudi mon numéro comique involontaire, et j'ai appris à ne jamais sous-estimer la différence entre une simulation et la réalité, même en matière de sports nautiques.
Pendant une sortie en mer, l'équipage a organisé une compétition impromptue de pêche à la ligne. Le problème ? La seule chose qu'ils ont réussi à attraper était le sandwich du déjeuner du capitaine !
J'étais jeune cadet, à bord d'un transporteur. Mon salaire de base n'était que de 650 dollars à l'époque, en 2002. A la fin du mois de juillet de la même année, mes parents me disent que je dois vérifier avec la compagnie car sur mon compte... 10000 dollars sont arrivés!!!
Après investigation, un commandant de la compagnie, qui portait exactement le même nom que moi... a reçu mes 650 dollars. J'ai été félicité pour ma "fast promotion" par mes collègues et l'erreur a été corrigée dans la journée.
Par après, nous avons navigué plusieurs fois ensemble, au grand désarroi des agents portuaires avec toujours la même question "Captain, could you please check your crewlist as you are mentioned twice!!!". Nous avons encore "souffert" lui et moi de ce même nom à diverses occasions, pour des certificats ou autres résultats de visites médicales... parfois j'étais venu au monde en 1961... et lui en 1984. Nous pourrions écrire un livre avec notre nom.
Il y a quelques années, alors que je naviguais à bord d'un vieux voilier le long de la côte atlantique, nous avons été pris dans une tempête soudaine et inattendue. La journée avait commencé sous un ciel clair, mais en fin d'après-midi, les nuages ont rapidement envahi l'horizon. Les vagues ont commencé à se creuser, et le vent a pris de la force. Nous avons immédiatement commencé à préparer le bateau pour affronter la tempête. Les vagues devenaient de plus en plus imposantes, et le vent hurlait à travers les voiles. C'était une situation intense et un peu effrayante, mais l'équipage a travaillé de manière synchronisée pour réduire la voilure, fixer tout ce qui pouvait être balayé par le vent et assurer la sécurité de chacun à bord.
Finalement, après plusieurs heures qui semblaient interminables, la tempête a perdu en intensité. Nous avons réussi à naviguer à travers ses pires moments et à regagner un calme relatif. Cet épisode a renforcé notre esprit d'équipe et notre capacité à faire face à l'imprévu en mer.
Lors d'une traversée en Méditerranée, nous avons eu la chance de faire une rencontre exceptionnelle avec des dauphins. Le soleil se couchait à l'horizon, teintant le ciel de couleurs chaudes, lorsque soudain, un groupe de dauphins curieux est apparu à l'étrave du bateau. Ils sautaient hors de l'eau, jouant dans les vagues générées par notre passage.
C'était une expérience magique de voir ces créatures élégantes nager à côté de nous. Elles semblaient jouer avec le bateau, glissant gracieusement dans les vagues. Certains membres de l'équipage se sont aventurés sur le pont avant pour avoir une vue plus proche, et les dauphins ont répondu en se rapprochant encore plus. C'était comme si la mer elle-même était en fête ce soir-là.
Cette rencontre avec la faune marine a laissé une impression indélébile, rappelant que la mer est un monde partagé avec une vie sauvage fascinante.
Lors d'une traversée océanique de nuit, loin de toute source de pollution lumineuse, j'ai eu l'occasion de contempler l'un des spectacles les plus époustouflants que la mer puisse offrir : un ciel étoilé d'une clarté exceptionnelle.
Alors que le bateau avançait silencieusement sur des eaux calmes, le ciel au-dessus de nous s'est dévoilé dans toute sa splendeur. Des milliers d'étoiles étincelaient, formant des constellations bien connues et des motifs mystérieux. La voie lactée s'étendait comme une écharpe lumineuse à travers l'obscurité.
C'était un moment de contemplation silencieuse, partagé avec l'équipage. Chacun d'entre nous était absorbé par la majesté du cosmos au-dessus de la mer, créant une connexion profonde avec l'immensité de l'océan et l'infini au-delà. Ce souvenir d'une nuit étoilée en haute mer demeure une source d'émerveillement et d'inspiration.
Alors voilà mon anecdote: en 2012, je vivais en Guyane, pour des raisons professionnelles. La Guyane, sauvage, mystérieuse, synonyme d'aventure et de liberté. L'océan Atlantique et ses eaux poissonneuses et turbines étaient mon quotidien (nage, surf, kite surf).
En juin 2012, alors que je me baignais dans l'anse de bourda à Cayenne, j'ai testé, à mon insu, une nouvelle technique de pêche. Un machoiran a pris ma main pour un hameçon et est venu croquer mon auriculaire gauche. Devant mes amis, j'ai hurlé et sorti ma main de l'eau, le poisson pendu au bout de mon doigt. Douleur, fous rires et direction les urgences pour me soigner. Je n'ai même pas pu rapporter le.poisson à la maison.
La Promenade dans les îles de Loos au large de Conakry, République de Guinée : Un jour de congé de noël, un ami marin m’a proposé un week-end dans les iles de Loos.
Pour la géographie et l’histoire, les îles de Loos sont un groupe d’îles situées entre 2.429 milles marins (4,5 km) et 7.559 milles maris (14 km) des côtes de Conakry, leur nom vient du portugais : Ilhas dos Idolos : « Île des Idoles ». L’Archipel qui couvre environ 60 km2 comprend trois îles principales : l’île de Kassa, l’île de Tamara et l’île de Roume et quatre îlots inhabités dans sa partie Sud : Corail, Blanche, Cabris et Poulet formant un cercle de 18 à 19 km de diamètre.
Pour y rejoindre depuis Conakry, il existe plusieurs possibilités. La première est aussi la plus économique, il faut se rendre au port de Boulbinet pour prendre le mode de transport local commun : la pirogue. La traversée peut durer plus d’une heure selon l’île que l’on rejoint car la vitesse de croisière de la pirogue est d’environ 10 à 12 kilomètres par heure.
L’autre possibilité est de rejoindre la marina qui porte le nom de petit bateau, et de louer un bateau privé avec moteur qui sera bien plus rapide mais aussi bien plus cher, à moins de le louer à plusieurs. J’ai donc accepté l’invitation de mon ami avec plaisir. J’ai informé ma femme de m’y accompagner avec notre petite fille de quatre ans. Le voyage fut très agréable. Après une journée de promenade et de bain, la nuit vient de tomber et nous devons rejoindre notre maison d’hôte en guise d’hôtel pour passer la nuit. Très tôt le matin, vers 6 heures 30, madame s’est levée pour aller au dehors. Elle est revenue quelques minutes après, avec de la bouillie de riz (que les malinké appellent moni) dans un sachet fermé. La bouillie était bien chaude. Quand ma fille s’est réveillée, elle fut étonnée de trouver ce sachet de bouillie chaude qu’elle aimait tant.
Un dialogue s’engage :
Ma fille : Papa, comment tu as fait pour trouver cette bouillie ?
Moi : Ah Grâce, moi je fais des miracles.
Ma fille : Haa bon, Papa, tu fais maintenant des miracles ?
Moi : Bien sûr, si tu veux, je peux la faire disparaitre
Ma fille : Ok, fais-la disparaître
Moi : Alors, fermes tes yeux.
Ma fille a fermé ses yeux et j’ai fait disparaitre la bouillie.
Ma fille : Ha, Papa, j’ai bien voulu boire cette bouillie là
Moi : Alors, fermes les yeux et je vais la faire réapparaître.
Elle a fermé les yeux, j’ai fait réapparaître la bouillie. Elle a pris la bouillie encore chaude dans ces mains. Et puis, une question surprenante arrive, avec une expression que je n’avais pas encore prononcée tout au long de notre conversation.
Ma fille : Papa, est-ce que tu peux utiliser ta magie là pour faire refroidir ma bouillie ?
Sa mère me regarde, je la regarde, puis, silence de mort. En désespoir de cause, je l'ai conseillé en lui disant que dans la vie, il est important d’être patient. Chaque chose à son temps.
La plus drôle se verra récompensée d’un petit cadeau où que vous soyez dans le monde.»
Un grand bravo à l’ensemble des participants et merci de nous avoir partagé ces merveilleuses anecdotes ! Ce fut un plaisir de vous lire !
Les anecdotes de nos étudiants en master Technologie marine :
ANECDOTE GAGNANTE : Paddle à sensation
Lors de mes vacances en bord de la plage d'Assinie (côte d'Ivoire), j'ai décidé de tenter le paddle, pensant que ma maîtrise des simulations maritimes se traduirait naturellement par des compétences exceptionnelles sur l'eau.Cependant, la réalité était tout autre. À peine avais-je réussi à me mettre debout sur la planche que j'ai perdu l'équilibre de manière spectaculaire, tombant à l'eau avec un grand éclat.
Pour couronner le tout, un oiseau a décidé de s'installer gracieusement sur la planche de paddle comme si elle se moquait de ma tentative désastreuse. Les vacanciers sur la plage ont applaudi mon numéro comique involontaire, et j'ai appris à ne jamais sous-estimer la différence entre une simulation et la réalité, même en matière de sports nautiques.
Un sandwich à la mer
Pendant une sortie en mer, l'équipage a organisé une compétition impromptue de pêche à la ligne. Le problème ? La seule chose qu'ils ont réussi à attraper était le sandwich du déjeuner du capitaine !
Les anecdotes de nos étudiants en master Droit et sécurité des affaires maritimes et océaniques :
ANECDOTE GAGNANTE : Un homonyme à bord
J'étais jeune cadet, à bord d'un transporteur. Mon salaire de base n'était que de 650 dollars à l'époque, en 2002. A la fin du mois de juillet de la même année, mes parents me disent que je dois vérifier avec la compagnie car sur mon compte... 10000 dollars sont arrivés!!! Après investigation, un commandant de la compagnie, qui portait exactement le même nom que moi... a reçu mes 650 dollars. J'ai été félicité pour ma "fast promotion" par mes collègues et l'erreur a été corrigée dans la journée.
Par après, nous avons navigué plusieurs fois ensemble, au grand désarroi des agents portuaires avec toujours la même question "Captain, could you please check your crewlist as you are mentioned twice!!!". Nous avons encore "souffert" lui et moi de ce même nom à diverses occasions, pour des certificats ou autres résultats de visites médicales... parfois j'étais venu au monde en 1961... et lui en 1984. Nous pourrions écrire un livre avec notre nom.
La mer sous toutes ses coutures
Thématique 1 : Tempête inattendue
Il y a quelques années, alors que je naviguais à bord d'un vieux voilier le long de la côte atlantique, nous avons été pris dans une tempête soudaine et inattendue. La journée avait commencé sous un ciel clair, mais en fin d'après-midi, les nuages ont rapidement envahi l'horizon. Les vagues ont commencé à se creuser, et le vent a pris de la force. Nous avons immédiatement commencé à préparer le bateau pour affronter la tempête. Les vagues devenaient de plus en plus imposantes, et le vent hurlait à travers les voiles. C'était une situation intense et un peu effrayante, mais l'équipage a travaillé de manière synchronisée pour réduire la voilure, fixer tout ce qui pouvait être balayé par le vent et assurer la sécurité de chacun à bord.Finalement, après plusieurs heures qui semblaient interminables, la tempête a perdu en intensité. Nous avons réussi à naviguer à travers ses pires moments et à regagner un calme relatif. Cet épisode a renforcé notre esprit d'équipe et notre capacité à faire face à l'imprévu en mer.
Thématique 2 : Rencontre avec la faune marine
Lors d'une traversée en Méditerranée, nous avons eu la chance de faire une rencontre exceptionnelle avec des dauphins. Le soleil se couchait à l'horizon, teintant le ciel de couleurs chaudes, lorsque soudain, un groupe de dauphins curieux est apparu à l'étrave du bateau. Ils sautaient hors de l'eau, jouant dans les vagues générées par notre passage.C'était une expérience magique de voir ces créatures élégantes nager à côté de nous. Elles semblaient jouer avec le bateau, glissant gracieusement dans les vagues. Certains membres de l'équipage se sont aventurés sur le pont avant pour avoir une vue plus proche, et les dauphins ont répondu en se rapprochant encore plus. C'était comme si la mer elle-même était en fête ce soir-là.
Cette rencontre avec la faune marine a laissé une impression indélébile, rappelant que la mer est un monde partagé avec une vie sauvage fascinante.
Thématique 3 : Nuit étoilée en haute mer
Lors d'une traversée océanique de nuit, loin de toute source de pollution lumineuse, j'ai eu l'occasion de contempler l'un des spectacles les plus époustouflants que la mer puisse offrir : un ciel étoilé d'une clarté exceptionnelle.Alors que le bateau avançait silencieusement sur des eaux calmes, le ciel au-dessus de nous s'est dévoilé dans toute sa splendeur. Des milliers d'étoiles étincelaient, formant des constellations bien connues et des motifs mystérieux. La voie lactée s'étendait comme une écharpe lumineuse à travers l'obscurité.
C'était un moment de contemplation silencieuse, partagé avec l'équipage. Chacun d'entre nous était absorbé par la majesté du cosmos au-dessus de la mer, créant une connexion profonde avec l'immensité de l'océan et l'infini au-delà. Ce souvenir d'une nuit étoilée en haute mer demeure une source d'émerveillement et d'inspiration.
Un hameçon inhabituel
Alors voilà mon anecdote: en 2012, je vivais en Guyane, pour des raisons professionnelles. La Guyane, sauvage, mystérieuse, synonyme d'aventure et de liberté. L'océan Atlantique et ses eaux poissonneuses et turbines étaient mon quotidien (nage, surf, kite surf).En juin 2012, alors que je me baignais dans l'anse de bourda à Cayenne, j'ai testé, à mon insu, une nouvelle technique de pêche. Un machoiran a pris ma main pour un hameçon et est venu croquer mon auriculaire gauche. Devant mes amis, j'ai hurlé et sorti ma main de l'eau, le poisson pendu au bout de mon doigt. Douleur, fous rires et direction les urgences pour me soigner. Je n'ai même pas pu rapporter le.poisson à la maison.
Les plus petits réfléchissent mieux qu'on ne l'imagine
La Promenade dans les îles de Loos au large de Conakry, République de Guinée : Un jour de congé de noël, un ami marin m’a proposé un week-end dans les iles de Loos.Pour la géographie et l’histoire, les îles de Loos sont un groupe d’îles situées entre 2.429 milles marins (4,5 km) et 7.559 milles maris (14 km) des côtes de Conakry, leur nom vient du portugais : Ilhas dos Idolos : « Île des Idoles ». L’Archipel qui couvre environ 60 km2 comprend trois îles principales : l’île de Kassa, l’île de Tamara et l’île de Roume et quatre îlots inhabités dans sa partie Sud : Corail, Blanche, Cabris et Poulet formant un cercle de 18 à 19 km de diamètre.
Pour y rejoindre depuis Conakry, il existe plusieurs possibilités. La première est aussi la plus économique, il faut se rendre au port de Boulbinet pour prendre le mode de transport local commun : la pirogue. La traversée peut durer plus d’une heure selon l’île que l’on rejoint car la vitesse de croisière de la pirogue est d’environ 10 à 12 kilomètres par heure.
L’autre possibilité est de rejoindre la marina qui porte le nom de petit bateau, et de louer un bateau privé avec moteur qui sera bien plus rapide mais aussi bien plus cher, à moins de le louer à plusieurs. J’ai donc accepté l’invitation de mon ami avec plaisir. J’ai informé ma femme de m’y accompagner avec notre petite fille de quatre ans. Le voyage fut très agréable. Après une journée de promenade et de bain, la nuit vient de tomber et nous devons rejoindre notre maison d’hôte en guise d’hôtel pour passer la nuit. Très tôt le matin, vers 6 heures 30, madame s’est levée pour aller au dehors. Elle est revenue quelques minutes après, avec de la bouillie de riz (que les malinké appellent moni) dans un sachet fermé. La bouillie était bien chaude. Quand ma fille s’est réveillée, elle fut étonnée de trouver ce sachet de bouillie chaude qu’elle aimait tant.
Un dialogue s’engage :
Ma fille : Papa, comment tu as fait pour trouver cette bouillie ?
Moi : Ah Grâce, moi je fais des miracles.
Ma fille : Haa bon, Papa, tu fais maintenant des miracles ?
Moi : Bien sûr, si tu veux, je peux la faire disparaitre
Ma fille : Ok, fais-la disparaître
Moi : Alors, fermes tes yeux.
Ma fille a fermé ses yeux et j’ai fait disparaitre la bouillie.
Ma fille : Ha, Papa, j’ai bien voulu boire cette bouillie là
Moi : Alors, fermes les yeux et je vais la faire réapparaître.
Elle a fermé les yeux, j’ai fait réapparaître la bouillie. Elle a pris la bouillie encore chaude dans ces mains. Et puis, une question surprenante arrive, avec une expression que je n’avais pas encore prononcée tout au long de notre conversation.
Ma fille : Papa, est-ce que tu peux utiliser ta magie là pour faire refroidir ma bouillie ?
Sa mère me regarde, je la regarde, puis, silence de mort. En désespoir de cause, je l'ai conseillé en lui disant que dans la vie, il est important d’être patient. Chaque chose à son temps.
Mis à jour le 26 janvier 2024.