Changement de cap pour Noémie Larrouilh qui cloture cette semaine sa mission au sein d'UN -SEA

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Après 8 ans à Nantes Université, Noémie Larrouilh clôture sa mission au sein de l’Université numérique des sciences de la mer.

Directrice opérationnelle d’UN e-SEA, elle a eu pour mission de mettre en place, pour l'Institut Universitaire Mer et Littoral, un modèle de formations hybride et innovant, afin de mieux accueillir dans les formations maritimes de Nantes Université, les besoins des publics extérieurs: professionnels, et publics internationaux.Intégrée dans un premier temps dans une équipe de 2 personnes pour produire et gérer un premier master, Noémie Larrouilh a vu UN e-SEA se développer avec, aujourd’hui, une équipe de 9 personnes et une trentaine de formations à disposition.

« Appelée aujourd'hui vers de nouveaux horizons plus terrestres, laissant la mer à des activités de navigation plus personnelles, je crois aussi que le moment est bien choisi pour passer la main, dans un contexte on ne peut plus porteur. » Nous annonce Mme Larrouilh
A l’occasion de ce départ, il est temps de faire une rétrospective de ces 8 premières années d’existence d’UN e-SEA :
 

De manière générale, quel bilan tirez-vous de ces 8 dernières années pour UN e-SEA ?

Photo en cours J’en tire un bilan très positif ! UN e-SEA était à ses débuts un projet très ambitieux et qui me semblait déjà aller tout à fait dans le sens des missions de l’université, pour un public le plus large possible. Nous avons en France un système d’enseignement supérieur particulier où formation initiale et formation continue sont à la base, très étanches. Avec UN e-SEA, l’enjeu était de construire un système de formation international à la fois pour les étudiants et les professionnels, ce qui impliquait de dépasser les catégorisations habituelles. Aujourd’hui, je suis ravie que nous ayons pu relever ce défi, en constituant des promotions mixtes d’étudiants et de professionnels localisés partout dans le monde. Et aussi, de constater que l’enseignement supérieur français dans son ensemble prend ce tournant qui est celui de la formation tout au long de la vie.

Il en est de même pour l’hybridation des enseignements, c’est une notion qui fait son chemin. Lorsque nous avons démarré notre activité, ce concept n’était pas encore bien défini, et il nous était difficile d’expliquer nos valeurs pédagogiques, de faire comprendre que derrière la plate-forme d’enseignement à distance, il y avait des équipes pédagogiques très actives, des classes d’étudiants regroupées en présentiel, des séjours scientifiques…Bref, une activité pédagogique bien réelle, et très fournie.
UN e-SEA a ainsi contribué, comme d’autres, à démontrer les bénéfices de l’hybridation des formations. Le fait que le concept se généralise et que la demande augmente démontre que la vision de Gwenaele Proutière-Maulion, qui est à l’origine du projet, était juste, et j’ai été ravie d’y contribuer à mon niveau.

 

Qu’est-ce qu’ont permis les conventions à l’international mises en place par UN e-SEA ?

Délégation_Albanaise Grâce à ces conventions internationales nous avons pu former des publics de grande qualité : des administrateurs, des chefs d’entreprise… qui aujourd’hui occupent des postes à très hautes responsabilités soit dans des cabinets ministériels, soit dans les directions générales des ports par exemple. Pour l’université ce réseau d’alumni constitue une grande richesse, car ce sont plus de 800 personnes de grande valeur qui sont passés par notre université et contribuent aujourd’hui largement au développement de leur territoire. ’
Par ailleurs, dans l’échange scientifique mais aussi humain, nos partenaires nous ont beaucoup apporté, et beaucoup appris. De fait, nos collègues internationaux et nous-mêmes faisons face aux même problématiques, et en ce qui concerne les activités maritimes, nous avons à nous adapter aux mêmes phénomènes, le changement climatique par exemple. Nous avons à traiter des problèmes de société similaires, comme l’égalité homme-femme. Discuter de ces questions avec des collègues issus d’une tout autre région du monde est un vrai atout pour remettre en perspective les débats et ouvrir nos représentations.
 

Quel avenir voyez-vous pour UN e-SEA ?

Photo_partenaire Pendant 8 ans, nous avons eu l’occasion de tester plusieurs formats de formation et aujourd’hui, je pense que notre valeur ajoutée est notre capacité à accompagner un individu, quel que soit son profil et son objectif, dans un parcours qui va commencer par la consultation de ressources, librement, sur internet jusqu’à la certification d’une compétence et l’accès à un réseau professionnel international. Aujourd’hui UN e-SEA a la capacité de développer :
1- une ingénierie de parcours personnalisés
2- de la formation continue en contexte international, une vraie plus-value que l’on a
3- l’accès à la connaissance maritime au plus grand nombre par la mise en ligne de ressources éducatives libres

Et ça c’est très important aujourd’hui parce que finalement, l’accès à cette connaissance maritime, concerne une diversité de publics insoupçonnée : les étudiants, les chercheurs, les professionnels, mais aussi la société civile de manière générale . La mer représente aujourd'hui beaucoup d'enjeux, pour des questions énergétiques, de souveraineté, de protection des côtes mais aussi de protection des mers et des océans. Elle est importante pour le grand public qui a besoin de mieux comprendre le monde de demain. Il faut savoir qu’en 2025 plus de 75% des populations habiteront sur les côtes, ce sont autant de personnes concernées directement par ces questions.
 

Vers quels nouveaux horizons vous tournez-vous désormais?

Chevaux Aujourd’hui je me destine à monter une agence de formation tout au long de la vie dédiée à un corps de métier bien particulier, celui des vétérinaires. Il s’agira de d’autres enjeux avec un périmètre d’action au niveau national, mais aussi un autre ministère de tutelle qui est celui de l’agriculture, tout en continuant à rechercher des modèles économiques qui permettront de faciliter l’accès à une formation de qualité. Pour moi il est naturel de changer de poste régulièrement. C’est un héritage qui me vient du ministère des affaires étrangères, où chaque mobilité apporte finalement autant à celui ou celle qui la vit qu’à l’activité elle-même qui pourra ainsi bénéficier d’un regard neuf, de nouvelles idées.
Surtout, je pense que c’est le meilleur moment pour passer la main. J’ai été présente dès les débuts, j’ai apporté une couleur personnelle à UN e-SEA, qui doit désormais pouvoir continuer son aventure indépendamment de qui la dirige.
L’équipe grandit, nous avons de plus en plus de manifestations d’intérêt et de développement de projets. Je suis donc très heureuse de laisser une activité en forme, et avec un gros potentiel de développement.
 

Avez-vous déjà une affinité avec le monde terrestre comme vous l'aviez pour le monde maritime ?

Dès petite, j’ai toujours été baignée dans une atmosphère marine, que ce soit sur l’eau, sur la côte, …. Ma famille m’a initiée très tôt aux sports nautiques. Cependant, j’ai aussi vécu longtemps en montagne, plus exactement en Asie centrale, dans un pays d’élevage. J’y ai ainsi développé d’autres attaches.
Suite à cette expérience, je suis revenue vers la mer qui me manquait, Et tout en ayant rejoint la côte, je m’apprête à côtoyer dans mon prochain emploi d’autres affinités personnelles : l’animal, l’élevage, le rapport de l’homme à la terre... Cependant dans mon métier d’ingénieure de formation, il n’est pas toujours nécessaire d’être personnellement connaisseur de son sujet. Cette partie reste celle des enseignants dont nous sommes les partenaires, et à qui nous apportons une méthodologie, un cadre…Une production. Et c’est aussi une des richesses de mon métier, cette adaptabilité professionnelle qui nous permet d’apprendre continuellement, et notre service à la connaissance.
 

© Jeanne Minier - Service Photo - Nantes Université Un mot de la fin ?

Mon dernier mot sera pour l’équipe, au sein de laquelle chacun s’est beaucoup investi. Car c’est une énergie collective qui a permis d’installer l’activité qui existe aujourd’hui. C’est une équipe qui donne beaucoup et qui fait preuve d’une grande générosité envers le service public, les étudiants et le monde universitaire. Un grand remerciement à toute l’équipe !
Une petite citation pour finir cet entretien : “Celui qui attend que tout danger soit écarté pour mettre les voiles, ne prendra jamais la mer.” - Thomas Fuller


Merci à Noémie Larrouilh pour cet entretien.


© Jeanne Minier - Service Photo - Nantes Université
Mis à jour le 23 février 2024.
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